Ce que j’ai appris en coachant des étudiants

Ce que j’adore dans mon job, c’est que j’apprends continuellement au contact de mes coachés. Coach professionnelle, j’aide mes clients à reprendre confiance en eux sur leur lieu de travail, et quand ils sont en recherche d’emploi. Je coache également des étudiants en sortie d’études pour les aider à s’insérer sur le marché du travail, ce que je trouve aussi passionnant. Dans cet article, je te partage ce que j’ai appris à leur contact et qui pourrait te servir aussi.

  1. Apprends à parler de toi en bien

    En recherche d’emploi, ça te paraît sûrement basique. Et pourtant, nombre de mes coachés, qu’ils soient en poste ou en recherche, ne savent pas (plus?) parler d’eux de manière positive. Certains (surtout des femmes) me disent même être gênés de devoir “se vanter”. 

    Ce à quoi je réponds systématiquement : “Ce n’est pas ce qui vous est demandé.” Pourquoi ? Parce qu’en effet, un recruteur qui entend un candidat être sûr de lui au point de se jeter des fleurs continuellement, ça va vite le gonfler. Lui, il a besoin de savoir si tu vas faire le job. Si tu peux bosser sous pression. Si tu as utilisé tel ou tel outil ou logiciel. C’est toi le ou la meilleur(e) ? Génial, prouve-le. 

    Et c’est là que les choses peuvent devenir très simples : parle des faits. Tu penses être un bon fit pour ce boulot parce que tu as déjà travaillé sur le même type de projets ? Parles-en, donne des exemples, illustre, raconte des anecdotes, donne des résultats, des chiffres ! C’est en expliquant (et non en justifiant) ton travail que tu donneras à la personne en face de toi une meilleure vision de ce que tu es capable de faire.

  2. Tu es là pour faire le job.

    Là encore, ça te paraît évident ? Si ça l’est sur le papier, dans les faits, c’est plus difficile à garder en tête. 

    Un jour, une étudiante est venue me voir car son alternance se passait très mal. Elle ne s’entendait pas avec sa manager et son travail s’en ressentait. Elle avait tout ce qu’il fallait pour réussir ses tâches, mais visiblement elle n’y arrivait pas. A la fin de son contrat, je l’ai reçue pour faire un bilan. Elle allait bientôt être diplômée et commençait des recherches pour trouver un CDI. Je lui ai demandé ce qu’elle avait retenu de son expérience, aussi difficile qu’elle ait pu être. Sa réponse a sonné comme une évidence et un énorme regret en même temps : “Ce que je retiens, c’est que je ne peux pas plaire à tout le monde, et ce n’est pas grave. Je suis là pour faire le job, ni plus ni moins.”

    Elle m’a expliqué avoir tenté, tout au long de son expérience en entreprise, de plaire à sa manager, de devenir presque son amie parce que l’alternante avant elle avait développé cette relation d’amitié avec la même manager. Et vouloir absolument être amie avec elle l’avait détournée de son objectif principal : faire le job.

    Dans mes coachings, je dis souvent à mes clientes qu’elles doivent être efficaces dans leur travail, de façon à atteindre leurs objectifs et avancer dans leur job et leur carrière comme elles le souhaitaient. Et cela leur remet très souvent les pieds sur Terre. En effet, il est très facile de tomber dans le piège de vouloir plaire à tout le monde.

    Mais ce n’est pas pour ça que tu es payé(e). Parfois tu dois prendre des décisions qui vont faire débat, ou tu choisiras tes priorités en fonction de critères qui t’appartiennent. Et c’est OK.

    L’amitié au bureau, c’est génial, mais c’est du bonus. Tu es d’abord là pour faire le job.

  3. Les autres aussi font des erreurs.

    Je coache des étudiants en fin d’études qui commencent à passer des entretiens. Pour certains, tout se passe bien et les entretiens sont suivis de propositions d’embauche. Pour d’autres… c’est un peu plus compliqué. Certains passent moins d’entretiens, ou ceux qu’ils obtiennent ne se passent pas très bien… Récemment, l’une de mes coachées m’a dit que son entretien avec les RH s’était très bien passé mais pas celui avec le manager (celui avec qui elle aurait travaillé en direct). “On dirait qu’il n’avait pas lu mon CV”… 

    Oui, ça arrive. Le monde des RH peut être assez mystérieux, et on se retrouve parfois dans des situations totalement incompréhensibles voire irrationnelles. Certains managers se retrouvent en entretien sans savoir à qui ils vont parler, et se rendent compte pendant l’échange qu’ils perdent leur temps car le profil ne correspond pas à ce qu’ils recherchent.

    Autrement dit : il y a une c*uille dans le pâté. Quelqu’un a mal fait son job de l’autre côté de la barrière, et tu en peux en faire les frais. C’est la fameuse phrase en fin de process qui explique que tu n’as pas décroché le poste : “En fait on veut quelqu’un qui a plus d’expérience que vous.” C’est ce qui est arrivé à l’étudiante que j’ai coaché. En débriefant avec moi, elle a explosé. Pourquoi l’avoir fait passée par quatre entretiens dont deux en présentiel alors que son expérience était claire et lisible dès le début via son CV, son profil LinkedIn et même son portfolio ?

    Ce jour-là, je lui ai répondu, tout aussi exaspérée : “Parce que tout le monde fait des erreurs.” Il n’y a pas d’autre explication. Tout le monde n’est pas toujours au top dans son travail, et dans son cas, j’imagine que les RH et le manager qui recrutait ne se sont tout simplement pas assez parlé, ou n’ont pas eu l’occasion de se mettre d’accord sur le profil à recruter avec les critères essentiels à retenir.

    Dans le monde professionnel, j’ai vu certaines de mes coachées s’échiner à faire le job de manière ultra pro, sans faire d’erreurs ou en se mettant des objectifs particulièrement élevés. L’une d’entre elles, récemment promue, m’a expliqué qu’elle avait cherché à ressembler à sa supérieure hiérarchique, mais qu’avec cette promotion, elle se rendait compte des erreurs de cette dernière, notamment en termes de communication et de management. “ Elle est à ce poste depuis plus de cinq ans, je l’ai suivie aveuglément sans me poser de questions et en accédant à toutes ses demandes par loyauté. Aujourd’hui je me pose des questions car je vois l’impact parfois négatif de ses interventions, notamment sur les équipes.”

    Ma cliente a préféré choisir une autre voie, celle qui lui faisait faire ses propres erreurs, mais sans reproduire celles de sa supérieure.

    Ne cherche pas à être parfaite, car personne ne l’est, ni même pour certains, ne cherche à l’être. Trace ta route, et fais tes propres erreurs, celles qui te permettront d’apprendre. Make your own way.

  4. Pose ta question.

    J’entends en coaching des personnes, qui, lorsqu’elles commencent un job, veulent être opérationnelles immédiatement. En séance, je leur demande immédiatement comment elles vont s’y prendre pour être opérationnelles dès les premiers jours. Et généralement… c’est le silence. 

    Des jeunes diplômés que je coache ont également la même exigence vis-à-vis d’eux-même, ce qui a pour effet d’augmenter leur stress dès le moment où ils postulent, ou de diminuer leur nombre de candidatures envoyées. Et c’est logique : pourquoi postuler à un job ou je ne maîtrise pas 100% des pré-requis ? Quand ils avancent cet argument, je leur demande toujours de me raconter leurs premiers pas lors de leur dernier job, que ce soit un stage, une alternance, un CDD, un contrat étudiant… Et si ça ne suffit pas, je leur demande aussi de me dire comment leurs supérieurs ont réussi à devenir managers, responsables, tuteurs ou autres. N’ont-ils pas eu une phase d’apprentissage ? Quant à mes coachés, sont-ils vraiment capables d’être opérationnels dans un nouvel environnement, une nouvelle équipe, de nouveaux objectifs, de nouveaux outils de travail ? 

    Certains que j’ai accompagnés lors de leur alternance n’osaient pas poser de question, et ce dès la première semaine. Résultat : les incompréhensions, les erreurs et les loupés se sont enchaînés au fur et à mesure des jours, puis des semaines. J’ai même reçu des appels de leurs tuteurs me demandant de l’aide pour rectifier la situation, car après des mois d’alternance, ils se rendaient compte que l’étudiant(e) restait empêtré(e) dans ses difficultés. En recevant l’étudiant(e) je me rendais compte qu’il s’agissait d’un problème de communication, car les zones d’ombres persistaient, faute de questions posées. 

    Mon conseil ? Pose ta question. Dès que tu peux. Ne laisse plus les zones d’ombre s’étendre, au risque de perdre confiance en toi et en tes capacités.

  5. Tu ne peux pas remettre le dentifrice dans le tube.

    J’adore cette expression. Comme je l’ai dit plus haut, les autres aussi font des erreurs, et dans certains cas, ils passent à autre chose aussi vite que l’éclair. 

    Toi aussi tu fais des erreurs ? C’est normal, non ? Quelle est l’utilité de continuer à la ressasser pendant des jours ? Ce qui est fait est fait. Soit tu rectifies ton erreur en te mettant tout de suite au travail, soit tu restes terré(e) chez toi à attendre que le malaise passe. Spoiler : vu que le malaise est dans ton estomac et dans ta tête, il ne passera pas.

    Tu ne peux rien faire pour rectifier ton erreur ? Cela reste un apprentissage. La prochaine fois, tu sauras quoi faire ou ne pas faire pour éviter que ça se reproduise, et par “ça”, j’entends ton malaise.

    Les étudiants que je coache me disent parfois qu’ils regrettent amèrement avoir dit quelque chose de telle ou telle façon. Et c’est là que je leur parle du dentifrice. Ont-ils déjà essayé ? Si oui, cela serait-il utile ? Bien sûr, la réponse est toujours négative. Je leur demande alors de faire l’exercice, pour de vrai. Oui, oui : je leur demande de tenter réellement de remettre leur dentifrice dans le tube, et de chronométrer le temps qu’ils y passent avant de s’énerver. Bien sûr, je doute que l’un d’entre eux l’ait réellement essayé, et quand je leur en reparle, ils me répondent qu’ils ont trouvé ça complètement stupide.

    A ce moment-là, je leur demande s’ils ont tenté de revenir en arrière sur l’erreur qu’ils ont faite, ou sur la phrase qu’ils ont dite. Réponse : “Non… ça me soule d’y penser maintenant. Donc j’y pense plus, je passe à autre chose.” 

    My point exactly.

    En conclusion…

    Aujourd’hui, je constate des point de convergence entre mes coachings de jeunes diplômés, d’étudiants et mes coachings avec des personnes en poste depuis plusieurs années. Les même problématiques apparaissent très tôt et ne vont pas en s’améliorant si elles ne sont pas adressées rapidement. 

    Je me rends compte que je fais de mon mieux dans mes coachings avec des étudiants en sortant d’études… pour ne pas les retrouver en coaching avec les mêmes problématiques cinq à dix ans plus tard.

    Prendre conscience de ses forces, de ses zones d’amélioration est primordial dès ses études. Et il est encore plus important de distinguer les choses qui dépendent de soi et celles qui ne dépendent pas de soi, pour garder le cap dans son travail et atteindre ses objectifs.

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